Un “1er mai vengeur”, c’est ce qu’avaient anticipé les services de renseignement. Et c’est en effet l’une des couleurs de ce lundi 1er mai 2023. “Vengeur” par les tensions et violences observées à Paris et dans plusieurs villes de province ; “vengeur” par le nombre de manifestants décomptés aujourd’hui un peu partout en France, un record pour un 1er mai depuis très longtemps ; “vengeur”, enfin, dans la bouche de Marine Le Pen, qui avait choisi Le Havre, ville ouvrière mais aussi fief d’Edouard Philippe, pour sa “fête de la nation”, avec un discours d’une violence rare contre le Président de la République. La violence est-elle désormais une composante à part entière de notre vie démocratique ? Cet acte 13 contre la réforme des retraites signe-t-il un rebond du mouvement ou le baroud d’honneur des syndicats ? Marine Le Pen est-elle définitivement la grande gagnante de cette séquence, celle qui réussira le mieux à capter la colère du pays ?