Après l'avoir promis à sa grand-mère Mathilde sur son lit de mort, Édouard Kempf de La Tour épouse Alexandra en 1919. Ils auront deux enfants : Louis-Charles et Pauline. Louis-Charles est le narrateur de la saga familiale. Albert Laugel, le petit-fils de l'aubergiste d'Alsheim, a fait des études grâce à l'aide de la comtesse Mathilde et est devenu médecin. Auparavant, en 1914, refusant d'être enrôlé dans l'armée allemande, il passe clandestinement en France avec Édouard et combat dans l'armée française. À son retour, il devient maire et député catholique, et épouse une jeune orpheline, Katel. La France déçoit les Alsaciens, car dans l'administration, il y a une chasse aux "boches", tandis qu'à l'école encadrée par des instituteurs radicaux-socialistes du Sud-Ouest, tout usage de l'allemand ou de l'alsacien est interdit maladroitement et brutalement et l'instruction religieuse est supprimée. En réaction au jacobinisme et à la défiance française vis-à-vis des Alsaciens, un mouvement autonomiste se crée : le Heimatbund ; il est composé d'Alsaciens sincères, comme Albert Laugel, mais aussi infiltré d'éléments pro-allemands. Le jour de Noël 1937, le préfet de Strasbourg fait arrêter Albert Laugel, avec plusieurs dirigeants du Heimatbund… Des réfugiés juifs persécutés par Hitler arrivent à Strasbourg dès 1936. Parmi eux, Rachel Bernstein, qui a étudié la médecine à Berlin. est embauchée comme assistante par Albert Laugel et devient sa compagne. Pendant ce temps, le jeune Louis-Charles Kempf de La Tour et sa sœur sont embrigadés dans les jeunesses hitlériennes et fascinés par "l'Allemagne nouvelle : la jeunesse, le sport, la force".